Cyclos aventures

La Grande Traversée des Alpes 2005

LA GRANDE ROUTE DES ALPES – Septembre 2005 (écrit en 2005)

Nous sommes onze courageux à avoir relevé le défi de traverser les Alpes du Lac Léman à la Méditerranée.

Pour commencer, les présentations : (vous pouvez cliquer sur les photos pour les agrandir)

Antonio Minadeo, le papa d’Eric le menuisier de Berzée, qui sera beaucoup plus que notre chauffeur mais aussi notre nounou qui pense à chaque instant à notre bien-être.  Encore merci à lui, pour cette semaine de dur labeur.

 

 

 

 

•Toni Fracasso (61 ans) que tout le monde reconnaît grâce à son vélo un peu particulier : un C4 jaune.  Notre aîné sur le vélo qui a été remarquable tout au long du périple.

 

 

 

•  Philippe Gilot (51 ans), c’est par lui que tout à démarrer, en novembre 2004, autour d’un verre de vin avec Frédéric.

 

 

 


Philippe Loriaux (48 ans), adepte de nos randonnées par delà les cols, policier à Charleroi.  Un grand « moral » à vous décourager un régiment chaque matin.

 

 

 

 

•  Eric Daffe (42 ans), vous le connaissez tous, c’est notre martien.

 

 

 

•  Jurgen Alexius (41 ans), sans aucun doute l’attaquant de ce séjour.  Chaque col a été l’occasion pour lui de tenter d’arriver au sommet en tête, mais en vain. Malgré tout bravo pour l’effort.

 

 

 


•  Jean-Marc Catalini (40 ans), le mécano mais aussi l’instigateur de quelques idées pour nos soirées. 

 

 

 

• Ranwez Frédéric (36 ans), le narrateur et coorganisateur.


•  Sandro Fracasso (34 ans), il a  repris le vélo à peine depuis un an et s’étonne et détonne dans les cols.  C’est aussi le fils de Toni.

 

 

 

• Gunther Sauvage (32-33 ans), 32 ans en partant, 33 ans en arrivant, il a pris un coup de vieux sur les Alpes.  Nous retiendrons son humour un brin caustique mais toujours gentil et ce, même la nuit.  Avec Eric, c’est notre duo d’humour de choc.

 

 

 

•  Declercq Cédric (21 ans), le petit jeune de la classe qui a commencé la compétition en espoir depuis peu.  Il apprendra que le vélo n’est pas qu’une question de force mais surtout une question de détails qui font la différence.  Bravo pour son courage dans les journées difficiles !


 

 

 

Vendredi 02 septembre

Nous y sommes après 1 an de préparation, c’est J-2.  Nous avons rendez vous sur la place de Berzée en face de chez Philippe G. à 19 h00 pour le chargement des véhicules.

Mais c’est la course pour tout le monde et un peu le bordel.

Tout fini par s’arranger et vers 21h00, Philippe G. doit renvoyer Eric qui est occupé à remplacer ses pneus sur la place à la lueur de l’éclairage public…..

 


Samedi 03 septembre

Départ à 7h00, destination Allinges, au dessus de Thonon les Bains, au bord du Lac Léman, donc à côté de Genève.

Vers 17h00, les derniers arrivent et nous commençons à charger le Vito de Gunther.  Nous sommes, grâce à Didier de Free Bike, terriblement bien équipés, nous pouvons parer à toutes les pannes.


Nous sommes inquiets pour le vélo d’Eric, qui passe  dans les mains expertes de Jean-Marc.  Changement de pneus et des patins qui étaient vraiment morts, plus un petit coup de chiffon pour revoir le jaune original.

Vers 18h00, une visite à Thonon au bord du Lac Léman et un apéro s’imposent avant le souper.  L’ambiance monte dans le groupe même si un certain stress est palpable.

 



L'équipe au grand complet

Au souper, première surprise, Jean-Marc et Gunther sont venus avec des T-shirts offerts par Didier de Free Bike.  Ils reprennent au dos les cols ainsi que le kilométrage et le dénivelé.  Deux T-shirts spéciaux marqués « GO » sont offerts aux organisateurs.

 

 

 

 


Dimanche 04 septembre

Le jour J est arrivé.  La nuit n’a pas spécialement été bonne à cause de la chaleur et du stress.  Après un petit-déj copieux et un grand merci aux hôteliers pour le super accueil, tout le monde s’interroge.  Est-ce que je suis bien préparé ? Ai-je les bons braquets ? Est-ce que je vais récupérer correctement etc….. ?


A 8h50, sous un beau soleil et 25 °, c’est le grand départ.  Dès le premier kilomètre, Gunther et Jean-Marc attaquent.  Après 4 Km en légère descente vers Thonon nous avons 37.5 km/h de moyenne.

Passé cette plaisanterie, tout le monde reprend ses esprits et se rappelle que nous avons 155 km à faire (140 annoncés, 155 réels) et 3.450 m de dénivelé.

Nous avons une mise en jambe jusque Morzine par les gorges du Pont du Diable, nos premiers superbes paysages.  Cela monte 30 km un peu plus fort que la Molignée.  Frédéric est en tête et impose un bon tempo.


A la sortie de Morzine la route, s’élève gentiment pendant 7 Km pour atteindre Les Gets.

Nous redescendons jusque Cluses où la première véritable difficulté de notre périple s’annonce : La Colombière.  Nous ne serons pas déçus.

Les 10 premiers kilomètres entre 6 et 8 % sont déjà biens.  Il faut calmer Cédric qui est très fort.  Après un km de plat au Reposoir et une attaque tranchante de Jürgen, nous entamons les 8 derniers km.  

Jamais rien en-dessous de 8% et les derniers 1500m sont terribles à 13 % en ligne droite, plus durs que le sommet du Ventoux.

Tout le monde excepté Cédric, souffre dans ce col.  Mais la beauté du paysage fait tout oublier.

 

 

 


Après une descente rapide, nous faisons notre halte dîner au Grand Bornand.  Au menu de ce jour, taboulé aux poivrons et surimi et le tout sous un soleil chaud et généreux.  Nous avons tout emporté avec nous pour préparer chaque jour notre repas de midi.

La digestion se fera dans le col des Aravis (10.5 km à 5,5% de moyenne).  Toni ne se sent pas trop bien et nous inquiète un peu.  La journée n’est pourtant pas finie.

 

 

 

 

Après 125 km débute l’ascension des Saisies que l’on croyait facile.

Au pied, une bonne moitié du groupe accompagne Toni mais il nous rassure rapidement.

Les 16 Km d’ascension pour atteindre le plateau où se sont déroulés les JO d’Albertville se révèlent assez durs avec des passages à 9% même si des replats permettent de récupérer.  Encore une fois les paysages sont de toute beauté avec le Mont Blanc en toile de fond depuis le dîner.

Il nous reste une superbe descente emmenée par Philippe L. vers la capitale du gruyère, Beaufort.  Il est déjà 18h00 quand nous arrivons  fatigués et déjà inquiets de nos capacités de récupération pour le lendemain.

L’accueil de notre hôtelier et le souper ne sont pas extra même si l’hôtel est très bien.  Ce sera le seul accueil mitigé de notre périple.

Il paraît que c’est une caractéristique des Beaufortains.  La soirée se déroule dans la bonne humeur après quelques bières, l’apéro et le vin.

 


Tout le monde prétend que le lendemain sera plus facile (parce que plus dur c’est pas possible), malgré les mises en garde des organisateurs.

Lundi 05 septembre

A 6h00 réveil, à 7h15 chargement des bagages dans le Vito et 7h30 déjeuner, sauf que l’hôtelier n’est pas là.

Il arrive péniblement vers 7h50, il ne s’est pas réveillé.
 
Philippe G. lui fait part de son vif mécontentement et ce n’est pas un euphémisme.

Nous avons deux Km pour nous mettre en jambe avant Beaufort et le pied du Cormet de Roselend.

Dès le pied, cela monte à 8% pour ne pas faiblir beaucoup jusqu’au Barrage de Roselend.  La montée se fait dans les arbres avec, vers le dessus, de superbes vues vers la vallée.  Mais ce n’est rien par rapport au paysage à hauteur du barrage.  A  1.600 m d’altitude sous le soleil et au milieu des montagnes avec certains sommets enneigés, une des plus belles vues du voyage.

 

 

 

 

 

 

 

Il reste ensuite 6 Km d’ascension dans un décor magnifique avec un torrent et des marmottes.

Tout le monde a de bonnes jambes et est rassuré.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La descente vers Bourg-St-Maurice est très très sinueuse et étroite mais de toute beauté.

Dans le fond à 500 m d’altitude, il fait 35°.  Après un bon ravitaillement, nous pouvons attaquer le sommet de notre périple à 2.770 m, le col de l’Iseran et ses 33 Kms annoncé pour 2.000 m de dénivelé.

C’est le moment que Jürgen choisit pour crever mais Antonio veille et s’occupe de  réparer.

Après 6 Kms d’ascension à 9 %, nous dépassons à quelques uns Philippe L. en dessous du panneau Col d’Iseran 36 km. Il est furax en voyant le panneau et nous passons rapidement notre chemin.  Une petite erreur du road book a fait passer le col de 33 à 42 km et le dénivelé de 2.000 à 2.220 m….

Après avoir attendu Jürgen après sa crevaison, Cédric, Sandro et Frédéric rattrapent un à un les autres avec un mot d’encouragement à chacun.

Le dernier à être rattrapé est Gunther sur une accélération de Frédéric qui fait mal à ses compagnons.  Nous sommes alors à hauteur du Barrage de Tignes.  A cette hauteur, nous pouvons récupérer un peu sur les 6 Km de replat tout relatif vers Val d’Isère.

A la sortie de Val d’Isère, nous grimpons déjà depuis 27 km et il en reste 16. La fatigue commence à se faire sentir et les difficultés dues à l’altitude commencent à se faire sentir.

Antonio se trouve à 7 Km du sommet à partir d’où tout le monde, excepté Frédéric, va recevoir un petit coup sur la tête.  La chaleur au pied, la longueur, l’altitude, la soif et la faim pour certains font des dégâts et Antonio ne peut être partout à la fois à cause des écarts.

 

Au sommet, il ne fait plus que 10° et certains manifestent des symptômes de déficit en oxygène.  Tout le monde avale son dîner, met son KWay pour la descente vers le superbe village de Bonneval sur Arc où nous nous retrouvons devant un bon chocolat chaud.  Les écarts sont conséquents (1h45).  Philippe L., notre descendeur, rate bien entendu la halte à Bonneval et le chocolat chaud.  Nous le retrouvons plus loin.

Nous sommes fatigués mais il reste un bon 50 Km jusqu’à notre gîte à Villarodin.  C’est en légère descente agrémentée de quelques remontées qui font mal.  Le tempo est élevé entre 45 et 50 km/h mais nous arrivons tout de même à 18h45 et fourbus.

Nous avons fait 300 km et 7000 m de dénivelé en 2 jours, l’équivalent de deux étapes reines du  Tour de France.

Mais dès notre arrivée « Ché Catrine », notre gîte, nous oublions tout.  L’endroit est merveilleux et l’accueil tout autant. http://www.che-catrine.com/

Une vieille maison savoyarde tout en hauteur complètement rénovée en bois avec sauna et bain à bulles.  Catrine fait le tour des chambres pour prendre le linge sale …. Accueil 5 étoiles.

Elle nous donne rendez vous à 19h30 pour l’apéro. Malgré notre fatigue, la soirée va être chaude.

A l’apéro, nous dégustons des vins blancs de la région, une belle découverte.

Nous sommes rejoints par un couple de Suisses, pensionnés et « bien mis » qui  font une halte sur la route de Cannes.  Il va falloir tenir Eric pour ne pas les effrayer.

Gunther et Jean Marc tiennent leurs promesses.  Ils ont promis à Eric de lui trouver une femme avant la fin du séjour.

Après deux apéros, ils débarquent avec Marylou qui fait sensation juste vêtue du T-shirt de la GTA, mais refroidit aussi un peu nos amis suisses.  Il faut dire qu’Eric réserve un accueil chaleureux à la poupée gonflable.


Le souper se déroule autour d’une grande table en bois dans une cave voûtée en briques au coin du feu de bois.  Le navarin d’agneau, le vin rouge local et le fromage laisseront un grand souvenir.

Eric ne quitte pas Marylou mais nous avons évité de l’installer à côté de Madame la Suisse.

Mardi 06 septembre

Ce matin, il a plu et le temps est nuageux.  Eric a rehaussé la décoration de l’entrée du gîte d’un vieux pneu et s’est emparé d’une vieille feuille de choux rouge en guise de casquette.

Au menu du jour, journée de « repos » avec seulement 70 km mais l’enchaînement mythique Telegraphe-Galibier (33 km – 1950 m de dénivelé).

Après 5 km, déviation, nous devons escalader 4 km avant de redescendre sur la route de Saint Michel de Maurienne, cela roule fort jusque St Michel.  Au pied du Télégraphe, crevaison d’Eric.

Le télégraphe, c’est 11.5 km entre 8 et 10 % de moyenne.  Nous sommes sous le soleil, il fait chaud, SUPERBE. Jean Marc ne sent pas ses jambes et fait une super ascension.

 


Après une descente de 4 km nous traversons Valloire.  A la sortie nous attaquons directement l’ascension du Galibier par une rampe à 10 %, ensuite la pente est plus douce (5.5 à 8%) sur les 9 km qui nous mènent vers le Plan Lachat.  Mais la route est rectiligne, le paysage lunaire et il y a un gros vent de face, nous sommes un peu plantés.  De plus le temps se couvre et se refroidit.

Au Plan Lachat, la route s’élève en lacet mais en permanence entre 8 et 13%.  Le vent est devenu plus favorable.  Le décor est spectaculaire et somptueux même si nous arrivons dans les nuages.  Le sommet est extrêmement dur.

Les premiers arriveront au sommet (2.646 m) au sec mais derrière il pleut sur les 4 derniers km.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il ne reste que 12 km à descendre jusqu’à notre logement à l’Aiguillette du Lauzet.

Normalement, la journée est finie mais le plus éprouvant de tout le séjour reste à venir.

Quand Sandro et Frédéric arrivent les premiers au sommet, le contraste est énorme.  Du côté où nous sommes montés, il fait relativement clément.  De l’autre côté, c’est l’apocalypse : brouillard, pluie, grêle, vent fort et zéro degré.

Sandro est habillé comme en plein été et a un petit K-way.  Frédéric qui se doutait qu’Antonio ne serait pas au sommet est monté avec couvres chaussures, long collant épais et verte thermo.  C’était un peu chaud en montant mais un peu moins glacial en descendant.

Dans la descente vers le Lautaret, nous croyons tous mourir de froid.  Impossible de ne pas claquer des dents, le tremblement des bras rend la tenue du guidon difficile et les virages périlleux.  Et nous ne voyons pas à 20 m.

Au Lautaret Frédéric attend Sandro 10 minutes. Ce dernier est bleu quand il arrive et incapable de parler.  Il tremble et claque des dents de façon impressionnante.

Nous continuons directement vers le logement.  La dame du gîte nous ouvre, prête un manteau à Sandro et nous fait du chocolat chaud.

Sandro mettra ¼ h. avant de pouvoir parler et ¾ h. avant de commencer à boire son chocolat.  Il tremble tellement qu’il ne peut le porter à ses lèvres.

Nous sommes inquiets que les autres n’arrivent pas et redoutons un accident.

Malgré qu’ils aient pu s’habiller pour descendre, ils ont eu la même sensation que nous sauf Jean-Marc qui n’a pas froid.

Philippe Loriot met simplement un K-way en affirmant que l’air l’isolera du froid.

Arrivé au Lautaret, Gunther, Jürgen et Cédric se réfugient dans une carterie et s’allongent à terre tout tremblant.  La tenancière veut appeler les pompiers.

Après quelques boissons chaudes et les regards inquiets des autres clients, ils repartent vers l’Aiguillette du Lauzet.

Il drache toute la soirée et la nuit, les prévisions sont très mauvaises pour le lendemain.  Jean-Marc huile les vélos de tout le monde pendant que Frédéric prépare le dîner du lendemain.

Heureusement, Antonio nous a trouvé du vin pour l’apéro et la tourte au choux et jambon de montagne précédé du potage au potiron gardent l’ambiance au beau fixe.

Inquiets, Frédéric et Philippe constatent que l’on peut, le lendemain, contourner l'Izoard (2360 m) mais c’est un refus net et catégorique des autres.


Mercredi 09 septembre
 
Au matin, il pleut toujours à verse.  Mais la détermination est la même.  Nous fabriquons des culottes en plastique avec des sacs PMC pour être au sec parce que nous commençons par 22 km de descente vers Briançon.

Aujourd’hui, 130 km et 2 cols ; Izoard (2.360  m) et Vars (2.109 m).

Arrivé à Briançon, c’est le miracle, il ne pleut plus et le soleil brise les nuages.

Après quelques kilomètres d’ascension, Cédric crève mais Antonio veille et répare avant de se laver les mains dans un torrent de montagne.

La montée est splendide en lacet dans les sapins.  Tandis que Cédric peine à suivre Sandro et Frédéric qui l’ont attendu, Philippe Gilot en état de grâce se paie un passage en tête dans l’Izoard.

Dans la descente, nous passons par la célèbre Casse Déserte avant de nous arrêter à Arvieux pour le dîner, excepté Gunther qui a loupé l’arrêt et se retrouve 10 km plus bas.

Le paysage a changé, nous sommes dans les Alpes du sud et le Queyras.

Même à 2.300 m, il y a de la végétation.

La deuxième partie de la descente vers Guillestre se fait dans des gorges splendides d’autant plus que les pluies de la veille ont gonflé la  rivière.

Mais nous sommes rapidement au pied du col de Vars, deuxième col de 20 km de la journée.  Au pied, il fait beau et chaud.

Les 8 premiers kilomètres sont entre 7 et 9% mais dorénavant nos jambes et notre dos sont habitués à l’effort, cela monte tout seul.

Ici, les 11 derniers kilomètres ne sont pas trop durs (5 à 7%) mais nous avons un très fort vent de face.

Gunther aidé par une grue dans un premier temps revient sur Frédéric et Sandro et profite d’un arrêt pour prendre de l’avance.

Malgré les efforts conjugués de Sandro et Frédéric et avec une petite aide de Antonio, Gunther s’offre un passage en tête pour son anniversaire.


Il se réveille après trois jours d’extrême prudence.

Après une belle descente et un regroupement à Jaussier, nous terminons la journée à Barcelonette sous le soleil.

Nous mettons un peu de temps pour trouver le gîte et nous sommes inquiets.  La bâtisse est très délabrée, un camion monte des poutres à l’étage et une vieille baignoire rouillée est dans la pelouse et personne….. si ce n’est des ouvriers.

Un chien nous accueille. Frédéric et Philippe le suivent jusqu’à une Hollandaise ne parlant pas le français.

Elle nous conduit jusqu’à l’autre bout du bâtiment et surprise le gîte est neuf, splendide et très moderne.

En plus, il fait grand soleil.  Jean Marc se met à l’entretien complet des vélos ainsi qu’Eric qui apprend comment on procède pendant que Frédéric fait la vaisselle du jour et prépare les pâtes du lendemain en buvant l’apéro.  Nous avons face à nous Pra Loup théâtre de la célèbre défaillance de Merckx.

La soirée va être chaude.  Le repas du soir nous revigore : potage, coq au vin (on s’en souvient tous) avec pommes de terre,  raviolis, tomate mozzarella etc….. et la troisième surprise de Jean-Marc et Gunther.

Dans une liste de onze mots (oiseaux de paradis, Yannick Noah etc….), nous devons  chacun en choisir un.

Ensuite, nous recevons la perruque correspondante.  Le vin aidant l’ambiance monte, les chants  suivent et nos co-gîteur hollandais n’en reviennent pas.

Jeudi 10 septembre

Ce matin, super déjeuner et le menu du jour est costaud : la Cayolle 33 km et la Couyolle 25 km pour seulement 88 km avec arrivée au sommet.

Mais nous précipitons notre départ, la météo annonce une alerte orange avec 100 l d’eau/m² et sans doute des routes bloquées.

Nous entamons directement la Cayolle, de toute beauté dans des gorges et une route très étroite au départ ensuite, c’est très sauvage avec des torrents, des moutons, chamois et marmottes.

C’est notre dernier col au dessus de 2.000 m (2.237 m).  Jürgen, comme d’habitude est à l’attaque et est bien décidé cette fois d’arriver en tête et seul.

Les plus forts le rejoignent à 3 km du sommet et il attaque 10 fois, 15 fois tant et si bien qu’épuisé, il est lâché à 200 m du sommet après une ultime attaque….. dommage.


Nous dînons dans la descente à Entraune dans un petit café très sympathique.  Vu que la pluie s’est mise à tomber nous décidons de dîner sur place et nous nous attardons.

A Guillaumes, au pied de la Couyolle, il fait sec et beau.


La montée entre 7 et 8 % n’est pas aisée mais Cédric est à nouveau à l’avant.  Un beau retour après deux journées difficiles.  Mais impétueux, il court à sa perte tout seul.  Sandro attend son papa qui n’est pas très bien et il drache très fort pendant toute la montée (25 km).

 

 


Gunther est enfin devant avec Frédéric qui arrive à crever juste devant Antonio (il est PHENOMENAL).


A notre arrivée au Gîte de la Fripounière, nous sommes trempés et les écarts sont importants.  Mais l’accueil est à nouveau à la hauteur.  Après la douche nous nous retrouvons tous dans la pièce principale enfoncés dans les fauteuils moelleux et nous vidons 6 thermos de thé au rhum (3 sachets de thé, 1/3 rhum, 2/3 eau et du sucre).  L’ambiance monte fatalement de quelques crans malgré que dehors c’est le déluge à seulement 80 km de Nice.

Le souper (potage, véritable saucisse de Morteau avec pommes de terre, fromage du coin et banane flambée) est bien arrosé de vins régionaux.

Après quelques alcools du coin (sapin, mélèze etc..) gros dodo.

Vendredi 11 Septembre

Ce matin, il pleut toujours terriblement fort.  Notre hôte qui a bourlingué sur toutes les montagnes du monde nous annonce que début de matinée nous devrions avoir une éclaircie et cela se révèle exact.

La pluie cesse, le soleil  déchire les nuages et nous devons activer le chargement du Vito.  La descente vers Saint Sauveur de Tinée se fait au ralenti tellement c’est beau.

Les deux derniers vrais cols sont au rendez vous, le col St Martin (23 km) et le mythique Turini (20 km).

Au pied de St Martin, il fait à nouveau beau et nous pouvons nous déshabiller. Dans cette montée, tout le monde se sent libéré, c’est l’avant dernier.  Cela fuse de partout, Cédric est à nouveau à l’attaque après un début de col épatant de Philippe Gilot.


Mais Gunther, très attentif, voit que Cédric s’est mis dans le rouge et attaque.  Le reste de la montée est très rapide et Gunther doit lâcher prise à un kilomètre du sommet.

Antonio veille et nous dégotte des sandwichs que nous pourrons manger à St Martin de Vésubie pendant que Jürgen nous trouve une superbe terrasse de café, arrange les tables etc…. Mais nous passons devant lui sans nous arrêter (il est pas content) parce que nous sentons la pluie derrière nous.

Grand bien nous a pris parce que dans les premiers lacets du Turini, nous apercevons une pluie dense qui arrose St Martin.

Nous effectuons les 20 kms d’ascension groupé pour bien marquer notre solidarité.  C’est Eric et Toni (le plus ancien) qui passent en tête.  Mais il reste trois kilomètres d’ascension jusqu’à l’hôtel.

A peine arrivés, nous sablons le champagne sur le parking de l’hôtel, il est 15h00.  A 15h15, nous sommes accueillis par un petit bout de femme italienne très nerveuse qui s’en prend directement à Toni (le tout en italien).

Très belle salle de restaurant avec grand feu de bois.  Nous attaquons directement par deux apéros ainsi que le vin et les pousse-café que Philippe Loriot trouve sur la table de gens que nous avons fait fuir à notre arrivée tellement nous sommes déjà bruyants.

Nos chambres se trouvent  deux étages plus bas et ce n’est pas le Hilton.  La salle de bain est assez …… rustique.

Mais après une douche rapide nous retournons directement à l’apéro.  Jürgen, pas rancunier, achète tous les gâteaux du comptoir pour nous rassasier.

A 19h30, enfin le souper, nous sommes à l’apéro depuis 15h00.  Nous vous laissons imaginer.

La soirée sera mémorable jusque minuit mais inénarrable.  Avec dans le rôle des serveuses, les deux filles de la maison surnommée par leur mère : les pucelles.

Le patron, un grand et gros homme au faciès aplati, fait très très peur.  

Le tout a été filmé, avis aux amateurs.

Samedi 12 septembre

Il s’agit vraiment d’une formalité.  Redescendre le Turini (très beau), remonter le petit col de Castillon (5km) et descendre sur Menton.


C’est là que nous attend, l’épouse de Gunther ainsi que sa maman et sa fille.

Des cousins à Toni, ont fait le voyage de San Remo pour venir nous saluer.

Juste le temps pour Eric et Jürgen de nager, nous dînons et nous repartons déjà vers Thonon les Bains.

La route sera longue et stressante avec des pluies torrentielles.

Encore un grand merci à tous les acteurs de ce périple que nous n’oublierons jamais.  Et en route vers de nouvelles aventures.

 

 








 

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